Daniel Dubois est un athlète d'une puissance redoutable. Lorsque son camp d'entraînement est ouvert à la presse pendant quelques heures, ses entraîneurs lui conseillent de se détendre à « 40-45 % » pour travailler ses protections, mais sur le ring, on sent encore ses cheveux vibrer à chaque coup porté.
Cette puissance est l'un de ses principaux atouts sur son prochain adversaire, l'invaincu Oleksandr Usyk. Le 19 juillet, les deux hommes s'affronteront pour la deuxième fois, avec le titre de champion du monde incontesté des poids lourds en jeu.
Lors de leur affrontement en 2023, Dubois avait mis l'Ukrainien au tapis avec ce qui avait été considéré comme un coup bas au cinquième round. Ce dernier a mis quelques minutes à récupérer, puis, comme à son habitude, a repris son rythme pour s'imposer par arrêt au neuvième round.
Cette fois, Dubois et son équipe élargie sont convaincus que les choses seront différentes et sont concentrés sur la tâche à accomplir.
Quand on lui demande quels autres poids lourds pourraient représenter un défi à l'avenir, Dubois refuse de se laisser prendre au piège : « Il y en a beaucoup, mais pour l'instant, je vais rester dans mon couloir et me concentrer sur celui qui est devant moi : Usyk. Il faut absolument que je le mette hors de mon chemin. Ensuite, c'est le sommet.»
Au moment de notre interview, le combattant de 27 ans en était à sa huitième semaine d'un camp d'entraînement sur un total de 14 semaines. Son équipe, on le comprend, garde bien le secret à quelques semaines du combat. « Quand on a la presse ici, on a tendance à ne pas tout montrer, car il faut se rappeler que le même personnel va toujours au camp d'Usyk et qu'ils bavardent », explique son entraîneur Don Charles avec un sourire ironique.
Mais ils sont prêts à partager un aperçu des techniques d'entraînement qu'ils mettent en œuvre pour former un champion du monde en devenir.
On pourrait s'attendre à ce qu'une personne avec le physique de Dubois passe beaucoup de temps à soulever des poids lourds. Ce n'est pas le cas, même si la musculation occupe toujours une place importante dans son programme d'entraînement.
La première phase du stage consiste à le charger d'exercices composés lourds comme les squats et les épaulés-jetés, trois ou quatre fois par semaine, explique Charles. Ce n'est pas la partie préférée de l'entraînement de Dubois ; lorsqu'on lui demande de nommer des exercices qu'il affectionne particulièrement, il rit et dit que ce serait difficile. Il est cependant un adepte de la callisthénie, notamment de celles impliquant les anneaux.
« J'aime les entraînements où l'on peut vraiment laisser libre cours à sa créativité et à son imagination », me confie-t-il.
Après quatre semaines de stage, les séances de musculation se concentrent sur le développement de la puissance grâce à des exercices explosifs. « Il a déjà construit son corps », ajoute Charles. Il en fait généralement deux par semaine, sans jamais dépasser 45 minutes.